Beschreibung
Extrait : ” La premi?re ?dition de ce livre est ?puis?e depuis plusieurs ann?es. Les demandes continuelles qu’on en a faites m’ont engag? ? en publier une ?dition nouvelle. Ce r?sultat prouve que, malgr? les tendances de l’?poque, il existe un nombre assez consid?rable d’amateurs intelligents qui aiment ? traiter l’art musical s?rieusement, car c’est pour eux que j’avais ?crit le volume.J’ai fait ? mon ouvrage toutes les additions que je pensais utiles; j’ai ajout? surtout deux chapitres tout ? fait nouveaux. Dans la premi?re ?dition, j’avais dit quelques mots seulement de la musique religieuse ; c’est une trop grande r?serve, que je n’ai pas gard?e cette fois-ci, et j’ai dit toute ma pens?e. J’ai refait aussi compl?te- ment le dernier chapitre sur l’expression musicale; j’ai discut? de mon mieux et ? fond mon sujet tout en restant le plus clair possible. C’est maintenant ? mes yeux le chapitre le plus important et pour ainsi dire le couronnement du livre, dont pr?s d’un tiers est nouveau, et dont le titre a d? ?tre modifi?.”
Musicologue aujourd’hui bien oubli? mais qui fut prolifique dans la seconde moiti? du XIXe si?cle (il fut chroniqueur musical au journal Le Temps de sa cr?ation en 1861 ? 1895), Johannes Weber nous livre avec son ouvrage L’expression orchestrale et les illusions musicales (originellement intitul? Les illusions musicales et la v?rit? sur l’expression de la musique) un v?ritable petit trait? de musicologie sur la musique et l’impact des couleurs descriptives. Avec ?rudition, son auteur traite de la musique imitative, de la musique sc?nique, des relations entre musique et beaux arts… Replac? dans le contexte de l’hybridation des formes sc?niques et op?ratiques des ann?es 1860-1890 , cet ouvrage t?moigne de la fascination des musicologues d’alors pour la musique dite “? programme” et, plus exactement, sur la fa?on dont cette derni?re agit sur l’inconscient des auditeurs via les palettes orchestrales, tel un peintre choisit minutieusement ses couleurs pour d?crire, sinon transmettre, ses sensations. On sait que quelques ?crits de cette ?poque prouvent l’int?r?t r?ciproque que se portent alors les beaux-arts et la d?couverte de l’inconscient en psychanalyse. En effet, bien que les ?crits de Freud souffrent de traductions tardives en France, fait d? ? la germanophobie que connaissent ses travaux apr?s la d?faite fran?aise de 1870, puis ? l’antis?mitisme des ann?es 1920-30, ses pr?ceptes sont n?anmoins diffus?es, avec ceux de Charcot et Weininger, dans le milieu de l’avant-garde artistique parisienne autour de quelques “passeurs” comme Apollinaire, Jean Cocteau ou Marie Laurencin. Des travaux tr?s post?rieurs sur la perception musicale (Images de la musique de cin?ma, G.Blanchard, 1984), sur la s?miotique sonore (M. Chion), ou la ph?nom?nologie de la r?ception de la musique de film (Andr? Souris) emprunteront plus tard la voie trac?e par ces premi?res tentatives d’analyse dont figure cet essai de Johannes Weber.